ALDA nous a présenté sa deuxième édition de New Horizons. Le festival EDM allemand s’est tenu une nouvelle fois sur le mythique Nürburgring les 24 et 25 août derniers.

Au programme : 7 scènes, un peu plus de 100 DJs présents, du gros son, de bonnes surprises et quelques petites déconvenues…

 

Le royaume

L’an dernier New Horizons Festival s’envoyait en l’air sur le Nürburgring qui se situe à environ 600m au-dessus du niveau de la mer, soit environ la même hauteur que la ville d’Aurillac en France. Vous savez, Aurillac, la ville où la température est toujours beaucoup plus froide que les autres d’après Evelyne Dheliat. Pourquoi on vous précise cela ? On en parle plus loin dans cette review !
Bref, pour en apprendre plus sur la région, le cadre et la culture autour du lieu, nous vous invitons à lire ou relire notre review de la première édition ICI.

Alda nous vend du rêve. Il nous conte l’histoire d’un royaume féérique empli de musique dans lequel vous êtes un voyageur en quête de découvertes… Comme dirait Armin : Bla bla bla… On nous matraque à grand coup d’Artworks tous mignons sauf qu’en réalité, on est sur une piste de course, et la seule verdure que vous trouverez sur le site du festival, c’est la salade du Kébab ou du Burger que vous venez d’acheter. Nous sommes loin d’un monde à la Tomorrowland, alors autant assumer le lieu et son identité (un circuit connu internationalement) et peut-être même jouer sur ce tableau (celui du sport auto) plutôt que de tenter la carte du fantastique comme un peu tous les organisateurs au monde.

Cela dit, est ce que c’est moche ? Non ! Le festival a tout de même un sacré charme, et on se plait à en faire le tour. La différence avec l’an dernier, c’est la position du festival sur le circuit.
L’an dernier, celui-ci était positionné sur le PIT du circuit (les stands et la grande ligne droite toute plate). Cette année le festival suit une courbe du circuit qui est en pente, et là on parle de quelque chose qui tape facilement sur du 10-12%. Cela se traduit par un dénivelé de 40m entre l’entrée du festival et le Mainstage. Autant dire qu’à 3h du matin après 12h de festival, vous la sentez dans les mollets cette pente ! Et bonjour le point de côté.

Heureusement, tout est assez proche. La boisson, la nourriture et les toilettes sont tous à moins de 2 minutes de marche d’une scène.
Entre le Mainstage et le Traptown (la scène la plus éloignée du Main), il faudra compter 8 minutes de marche.

 

Je vous ai compris !

Alda c’est un peu notre De Gaulle à nous. Après la première édition, toute l’équipe a dû se réunir pour un gros débrief.
Il y a pas mal de changements très sympas… et parfois moins…
– Le gros point noir de l’an dernier : l’échange de ticket contre un bracelet.
Alors que 8 postes étaient présents l’an dernier pour échanger son ticket, dont 4 qui avaient pris l’eau pile à l’ouverture du festival, comptez cette année… 16 postes !

– Les terminaux de paiement aux stands de boissons qui avaient pris l’eau l’an dernier ? Pas de souci : cette année, ils sont aussi blindés qu’un char d’assaut. Et oui, tous étaient fonctionnels cette fois.

– Le manque de monde de 15h à 17h ? Le froid, la pluie qui vide le festival à 3h du matin ?
La réponse ici est toute aussi simple : le festival ouvre toujours ses portes à 15h mais le son n’est présent que sur les scènes Urban Circus (EDM) et Dark District (Hardstyle). Les 4 autres scènes ouvrent quant à elle à 17h. Enfin, le festival se termine désormais à 3h du matin au lieu de 4h avec une scène sur deux qui ferme même dès 2h du matin.
Notre avis ? Sage décision.

– La scène Goa de l’an dernier était triste à voir, seule une poignée de personnes y étaient présentes et cela a dû être un sacré gâchis pour Alda. C’est donc « naturellement » que cette scène a disparue cette année. Elle a été remplacée par une Pool Party réservée aux campeurs.

– La Factory 49 qui l’an dernier était complétement orienté techno s’est transformée en stage plutôt orienté House.

– La scène Hardstyle et la scène Trance qui étaient sous chapiteau se sont retrouvées sans toit sur la tête pour le meilleur mais surtout pour le pire…

Oubliez le mini short et les lunettes de soleil ! Place aux bonnets et aux moufles !

L’an dernier, la pluie avait mise à mal le festival ; cette année, c’est le froid.
Il faut dire que la localisation du lieu n’est pas idéale : 600m de haut, c’est presque la montagne ; le festival étant dans une cuvette, le soleil se couche vite, et la région est particulièrement humide.
Avec 14°C dans l’après-midi et seulement 6°C au coucher du soleil, il était difficile de tenir jusqu’à la fin du festival tant le froid était prenant et ce malgré un t-shirt, un sweet et un k-way sur le dos.
Alors que faire ? Déplacer la date plus tôt l’été ? Ce n’est visiblement pas le choix qu’a fait ALDA puisqu’on connait déjà les dates de l’édition 2019 programmées sur le même weekend que les deux premières.
Finir plus tôt est une solution envisageable (1h du matin).
Repasser les stages Trance et Hard sous chapiteau en est une autre.
Quoi qu’il en soit, vous êtes prévenus, si l’expérience vous tente en 2019 : sortez couvert !

 

A la recherche du drop ultime : pas de place pour les enchaînements.

Artistiquement parlant, le lineup de cette seconde édition nous semblait moins alléchant que celui de l’an dernier. Cela peut se comprendre si l’on se place du point de vue de l’organisation qui a surement beaucoup investi dans le lancement de ce festival. Dans le jargon, on appelle ça la confirmation. Si ça a marché cette année, Alda pourra consolider le festival sur sa 3ème édition avec un plateau artistique bien plus intéressant.

Un lineup moins alléchant en fait-il un mauvais lineup ? NON ! NON ! NON !
Nous nous sommes régalés sur les sets de Kyau & Albert, de RODG, de Steve Brian, d’Atmozfear et surtout de Malaa !

Point négatif de ce volet artistique – et c’est un constat que nous avons fait tout au long de cette saison – c’est le manque FLAGRANT d’audace des DJs se contentant de remixer de vieux classiques de la musique électronique contemporaine.
On regrettera aussi la recherche désespérée de faire réagir constamment le public en ne privilégiant que les drops. Cela donne des sets sans queue ni tête, sans aucun enchaînement, sans construction, ni progression.
On reprochera aussi une sur-utilisation des codes du Hardstyle, partout, aussi bien sur le Mainstage que sur la Trance.

Mixer le cul en l’air: une posture assumée mais surtout ironique symbolisant la scène EDM actuelle.

Vous voulez un bon exemple de ce que l’on raconte ici ? Allez donc voir un set de ce G-E-N-I-E de Salvatore Ganacci ! Cet artiste a très bien compris ce monde de l’EDM appauvri, et il le caricature avec grand art.

 

Techniquement c’est parfait.

Lorsque on est face au Mainstage impressionnant de New Horizons, on ne pense qu’à une chose : Garder ses vêtements intacts tant la PUUUUUIIIISSSANNNCE du son vous lacère le corps !
Rarement dans notre longue expérience de festivaliers, nous avons été confrontés à un son aussi puissant sur un stage outdoor ! Et qui plus est : la qualité était au rendez-vous !
On constatera la même qualité sonore sur l’ensemble des autres scènes.
Petit bémol au niveau du son de la scène Hardstyle qui souffrait d’un manque de portance lorsqu’il y avait des rafales de vent.

 

Coté déco : bien que le stage Hard ait perdu sa magnifique parure d’écrans LED full HD de l’an dernier, celui-ci a su trouver une déco fort sympathique faisant penser à une raffinerie.

Dark District / Stage HardStyle

Le Mainstage, le Trap-stage sont totalement identiques à l’an dernier d’un point de vue structurel et visuel.
Le stage Trance est celui qui perd le plus en déco. La scène est petite, le décor et les éclairages sont minimalistes. Seule la musique de ce stage nous faisait rester ici, car d’un point de visuel, il n’y avait aucun plaisir à en tirer.

Enfin, le point fort est, pour nous, le stage Factory 49 qui s’est retrouvé à l’intérieur d’un grand dôme. Dedans, on y trouvait des écrans LEDs à 360° le long des parois, puis un second cercle à 360°  en son centre. Le video jockey faisait un travail aux petits oignons, nous livrant un show dynamique et de toute beauté.

Le dôme Techno / House : Factory 49

 

Mastercard = Roi du monde ?

Vous possédez une Mastercard ? Bienvenue à New Horizons. Si vous avez une VISA, vous allez pleurer toutes les larmes de votre corps !

A New Horizons, il y a deux façons de payer :
1 – Avec votre bracelet du festival contenant une puce RFID.
Vous rechargez ce bracelet en CRÉDITS New Horizons aux différents decks disséminés un peu partout sur le festival.
2 – Avec le Sans Contact de votre MasterCard, directement en Euros, et avec un rabais de 1€ sur les boissons et nourriture, et 3€ sur le merchandising.

Coté prix : L’an dernier le taux de conversion EURO – CRÉDITS New Horizons était de 2.85€ pour 1 Crédit.
Cette année le taux est de 2.88€ pour 1 Crédit.

La bière était à : 1 Crédit pour 30cl soit 2.88€.
Les softs (eau comprise) : 2 Crédits pour 50cl soit 5.76€
Le Redbull seul : 1.5 Crédit, soit 4.30€
Les mix Rhum Coca, Vodka Redbull : 2.5 Crédits pour 25cl soit 7.20€

Côté nourriture comptez : 2 Crédits le burger, 1.5 les frites, 2.5 la pizza, 3 Crédits le kebab.

Pas d’inflation des prix donc.

Pensez bien que si vous payez avec votre MasterCard, ces prix tombaient donc à 1.88€ la bière, 3.30€ le Redbull, 6.20€ le Rhum Coca….

Conclusion de ce weekend allemand:

New Horizons Festival confirme sa présence comme un poids lourd presque incontournable des festivals EDM de l’été en Europe. A seulement 3h de Lille, ou 5h de Paris, le festival à de quoi s’imposer et persuader le public français à tenter l’expérience.
Bien que souffrant encore de quelques lacunes dues à la jeunesse du festival, on ne doute absolument pas que le géant ALDA saura une fois de plus prendre en compte les retours de ses équipes et de son public pour proposer une expérience toujours plus propre à l’avenir.

Globalement, le plateau artistique vous forcera à bouger tout au long de la journée pour y découvrir des artistes que vous ne seriez probablement pas aller voir dans un autre festival.

Malgré la pauvresse de certains sets, il reste bien heureusement de grands génies de la musique, des passionnés ou de grands novateurs qui sauront vous faire voyager et rentrer à la maison la tête pleine de douces mélodies.

Enfin, le tarif du festival peut finir par vous convaincre tant au niveau du prix du pass que sur celui de la nourriture et de la boisson que l’on considère légèrement en dessous de ceux pratiquer habituellement en France ou aux Pays-Bas.

Avec 68 000 personnes présentes cette année, New Horizons Festival à d’ors et déjà annoncé une édition 2019 qui se déroulera cette fois sur 3 jours et 5 jours de camping.
Petit bonus: les 3333 premiers tickets vendu pour 2019 seront à 99€.