C’est donc en ce 25 Octobre 2019 que sort « Balance », septième album du géant Hollandais Armin Van Buuren.

Balance est un nouveau chapitre dans le livre de ma vie. Le résultat d’aventures dans des territoires connus et inconnus où j’ai cherché la balance entre les deux

2019 est une sacrée année studio pour Armin, après la sortie d’un album aussi bon que surprenant sous son pseudo Gaïa, il revient sous son propre nom avec « Balance ». Alors attaquons nous à cet album de 28 morceaux répartis en deux CD’s.

Sans grandes surprises, l’album prend rapidement des sonorités Pop électro. Toujours avec un style très décontracté et bonne humeur dans ses mélodies, Armin part dans une direction totalement assumée qui (si ce n’était pas encore fait) surprendra ses fans de la première heure. « Sucker For Love » et « Something Real » ouvrent le bal sympathiquement. Les morceaux ne sont pas mauvais mais sonnent un petit peu trop standards. Armin nous a toujours habitué à innover et nous bluffer dès l’ouverture de ses précédents albums. Nous pensons aux intros des quatre précédents albums. « Imagine », « Mirage », « Intense » et « Embrace » qui débutaient sur des morceaux très inspirés et artistiques. Nous restons sur notre faim dès le début de ce fait.

Après « Wild Wild Son » et « Phone Down » nous sommes tout de même surpris de voir que « Blah Blah Blah » trouve sa place sur l’album. Bien qu’il s’agisse d’un morceau qui a exporté Armin sur les ondes radio et installé comme une valeur sûre pour le grand public, le titre nous semble déjà beaucoup entendu et n’avait peut-être pas (et cela n’engage que nous) sa place sur l’album. De plus la transition musicale est assez surprenante. Entendre « Blah Blah Blah » après ces notes Pop légères est plutôt brutal, surtout que le morceau d’après est « Sunny Days », de quoi assurer un grand écart musical plutôt surprenant.

« Runaway » en collaboration avec Candace Sosa est un résultat assez intéressant d’un mélange d’une voix très pop avec des sonorités électroniques très progressives. Nous retrouvons un Armin plus Trancy sur ce titre grâce à la production et les instruments hypnotiques qui le compose. Une première bonne surprise sur un album pour lequel nous commencions à attendre quelques nouveautés.

Vient ensuite une collaboration sortie quelques semaines avant l’album résolument Pop : « It Could Be » avec Inner City. Le groupe s’est fait connaître à la fin des années 80 notamment grâce à des morceaux comme « Good life ». Ils font partis de ces artistes considérés tout comme Juan Atkins et Derrick May étant à l’origine de la Techno de Détroit. Nous sommes assez surpris par ce morceau. Nous nous attendions à quelque chose aux sonorités « à l’ancienne ». Au final le titre est très moderne même si nous retrouvons le style d’Inner City dans les accords du titre. Il aurait été intéressant d’avoir un son complètement surprise qui nous ramène 20/30 ans en arrière. Surtout que ces sonorités un peu rétro ne font pas peur à Armin quand nous réécoutons « Sex, Love & Water » un peu plus loin dans l’album avec sa vibe très disco funky.

Laissons l’album défiler toujours sur ce côté très pop jusqu’à, peut-être la première grosse surprise de l’album. Découvert durant le set d’Armin à l’Untold « Don’t Let Me Go » est un titre Hardstyle euphorique. Co-produit avec Diederik Bakker (D-Block)et Roel Schutrups (DJ Isaac), des valeurs sûres de la scène Hard music, Armin nous emporte dans un univers avec lequel il aime conclure ses sets. La vocale est très pop et le break possède une véritable émotion avant de reprendre un air plein de bonne humeur qui va très bien au morceau.

Ce premier CD se finit de manière plutôt originale et conclut une voyage en terres plutôt connues avec ce style très pop d’Armin ces derniers mois.

Le second CD sera-t-il ces contrées moins connues avec lequel Armin a teasé l’abum ?

L’ouverture se fait sur l’excellent « La résistance de l’amour ». Nous nous sommes régalés des trois collaborations avec Shapov et sommes heureux de retrouver la dernière sur l’album.

« Million Voices » a un style très électro progressive. Le morceau est bon mais ne nous surprend pas plus que ça. Pour nous il reste classique dans ce qui se fait aujourd’hui. Vient ensuite la collaboration avec Above & Beyond et le très explosif « Show me Love ». Découvert cette année à Utrecht durant ASOT 900, le morceau est connu mais nous somme heureux de pouvoir le réecouter, tout en nous demandant si Armin n’aurait pas pu le remixer pour l’occasion en y apportant une touche « Rising star » (son allias Uplifiting) tant le potentiel musical du break est grand.

Autre nouveauté, la collaboration avec Haliene (chanteuse dévoilée au grand public grâce à « Saving Light » de Gareth Emery et Standerwick), est un morceau rempli d’émotions. Le break nous saisi par son travail mélodique avec cette balade au piano laissant place à la mélodie et la très belle voix de l’une des chanteuses les plus en vue sur la scène Trance aujourd’hui. L’arrivée du synthétiseur très électro trance nous surprend et casse peut-être un petit peu brutalement l’émotion précédemment installée. Cependant la suite du morceau est excellente et nous retrouvons un Armin bien Trancy avec une construction très euphorique dont lui seul à le secret.

Alors que ce début de CD nous laissait présager une suite très Trance, nous retournons sur des morceaux plus pop : « High on your love », « I need you » (qui a tout de même deux ans déjà) ou encore « Lonely For You ». Arrive ensuite « Always », une collaboration avec Nation of One et la légende BT. La production électronique est très intéressante et la voix arrive à trouver sa place à la perfection avec les instruments. Elle ne prend pas trop de place sans non plus s’écraser, la balance est parfaitement trouvée sur celui-ci. L’évolution très électronique par la suite apporte une belle énergie au titre et arrive à cette innovation que nous attendions.

Notre coup de cœur ira peut-être au morceau avec le Finlandais Tempo Giusto. Nous sentons qu’Armin s’est fait plaisir et a laissé le très talentueux Tempo apporter sa patte. La vocale à l’ancienne qui nous rappelle le style du mini album « Oldskool » est cette fois très bien calibrée et cohérente avec le titre avant de laisser exploser des drops aussi secs et violents que groovy. La recette marche très bien et nous apprécions beaucoup ce style Tech sur lequel sait se diriger Armin sans non plus prendre le côté parfois trop violent qui consiste à juste faire « taper » les basses sans réel habillage à côté.

Nous avons aussi prit beaucoup de plaisir à découvrir « All comes down » avec Cimo Fränkel. Seconde collaboration entre les deux artistes après « Strongs one », celle-ci possède une construction assez proche mais laissant plus d’espace à la voix de Cimo encore une fois très bien accompagnée au piano. Les drops progressifs sont aussi sympathiques et nous rappellent le chemin prit sur l’album « Embrace ». Alors que nous arrivons à la fin de cette aventure nous découvrons « Miles Away », seconde collaboration de l’album avec le très talentueux Sam Martin. C’est une bombe Trance Uplifting qui déboule et nous surprend tant qu’elle n’était pas/ plus prévisible. Armin n’a pas dit son dernier mot avec la Trance et nous le prouve avec ce titre très bien produit qui évite les pièges du style et de la banalité dans laquelle il aurait pu tomber. Il nous fait penser au titre « Cosmos » sorti sous Rising Star un peu plus tôt cette année, sauf que cette fois c’est bien Armin Van Buuren qui se laisse aller !

L’album se conclut par Stickup avec son côté très Tech et taillé pour faire sauter les foules dans tous les sens. Entre son drop explosif et ses airs de « Zombie Nation » la morceau apporte le point final d’un album qui laisse perplexe.

Après l’écoute de ces vingts huits morceaux il est difficile de se faire un avis dessus. Balance est plein de surprises (il y en a de très bonnes, mais quelques mauvaises pour nous). Ce n’est pas le côté pop que prend Armin ou l’absence de plus de titre Trance qui nous dérange mais peut-être le déséquilibre de l’album (ce qui est dommage quand il s’appelle Balance…). Blague à part, c’est surement l’agencement de l’album qui nous laisse sur notre faim. Nous partons sur des titres pop puis électro, vient ensuite de la Trance et v’la que revoilà la pop ! Après écoute nous nous sentons un petit peu perdu et avons du mal à retenir vraiment ce que nous avons entendu. De plus le nombre assez importants de morceaux sortis avant d’être sur cet album (quatorze tout de même, soit la moitié) ne nous permet pas de prendre conscience des nouveautés et de ce qu’Armin propose réellement. Nous avons au final l’impression d’avoir découvert un best of des deux dernières année d’Armin plutôt qu’un nouveau concept comme il le faisait si bien sur les précédents albums.