Nous en avions parlé à de multiples reprises, la 9^ème édition du festival Hollandais s’annonçait très bonne, elle fut excellente !

Les scènes

Trois « stages » ont été annoncées dans un premier temps puis quelques jours avant l’événement, une quatrième s’est invitée à la fête pour notre plus grand bonheur.

Scène classique

Ajout de dernière minute de la part d’Alda, nous avions pas mal d’attentes par rapport à cette scène et surtout l’excellent Line up annoncé : Misja Helsloot, Sied Van Riel, Dj Ton TB, etc… Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir une toute petite scène posée dans l’allée principale du festival ! Une vieille voiture improvisée en scène, une barre de LED en T, et pis c’est tout ! Visuellement très basique il était assez surprenant de voir comment la 2^ème plus grosse scène l’an passé s’est retrouvée réduite.  Néanmoins le système son était très bon (peut-être le meilleur toutes scènes confondues) et nous avons pu passer quelques instants à savourer de grands classiques comme « Carte Blanche », « Lethal Industry » ou « For An Angel » pour ne citer qu’eux.

Scène progressive

La scène hébergée par Statement, le label de Ruben De Ronde était la seule en intérieur. Assez semblable à la scène « Grotesque » (le label de RAM) qui se tenait à la même place l’an passé, nous y retrouvions cette déco très A State Of Trance. Petite nouveauté et pas des moindres, l’arrière de la scène était entièrement ouvert au public. Nous retrouvions un esprit un peu Boiler Room qui nous rapprochait des artistes et collait parfaitement à l’esprit famille du festival. Très bonne idée qu’on espère retrouver l’année prochaine pour les 10 ans du festival !

Petit bémol tout de même sur la qualité du son de cette scène beaucoup trop sourd à notre arrivée et qui n’aidait pas à se mettre dans l’ambiance des sets. Toutefois il a été amélioré sur le reste de la journée pour un meilleur confort d’écoute.

Scène WAO 138 ?!

Nouvel espace pour une scène spéciale 138 BPM toute repensée. Pas d’écran led mais une structure rectangulaire recouverte d’une toile au design d’une radio. Les jeux de lumière étaient minimalistes, mais la scène s’arrêtant un peu avant la tombée de la nuit, nous comprenons pourquoi. Niveau son, même difficultés que sur la scène progressive. En début de journée le son y était très fort et brouillon avant de redevenir bien plus net notamment sur le set de Giuseppe Ottaviani.

Mainstage

Plus imposante en volume que l’année passée, la mainstage a vraiment changée d’allure ! Très boisée et immersive avec son environnement l’an passé, nous avions cette année une scène principale avec un écran led géant et aux couleurs très flashies. Le contraste était assez saisissant et surprenant. De notre point de vue la scène de cette année perdait son authenticité au profit d’une scénographie peut-être plus classique.

Là encore la qualité du son nous a laissé sur notre faim, peut-être un petit peu trop faible en journée et un peu trop fort pour le set d’Above & Beyond.

Le public

Ce n’est pas au vieux singe qu’on apprend à faire la grimace ! S’il y a bien un public expérimenté c’est celui de l’Electronic Family. Nous sentons que les fans de premières heures de la Trance sont là et on envie d’un son plus conservateur, plus pur, plus 138 !

Cela s’est vite fait ressentir sur la fréquentation des scènes. La scène uplifting s’est vite retrouvée remplie face à une mainstage qui a longtemps cherché son public. Quoiqu’il en soit-ce n’est pas un public qui saute dans tous les sens mais des fans unis et rassemblés autour de la musique qu’ils aiment et pour laquelle ils se déplacent. L’Electronic Family fait partie de ces derniers événements en plein air qui explore le large spectre de la Trance (de la progressive à l’uplifting en passant par les classiques).  Peut-être que c’est cette rareté qui uni le public de cette manière et qui donne à ce festival un esprit de communion autour de la musique comme il est difficile d’en trouver sur d’autres événements.

L’organisation

Tout est clair dès votre arrivée sur le site. Des plans indiquent les scènes, les timetables sont affichées un petit peu de partout. Des espaces détente sont prévus et de nombreux food trucks encadrent l’entrée des scènes.

Au niveau des paiements, on reste classique, c’est les Tokens qui sont de la partie. Pas de système de cashless, il faut retirer ses jetons pour payer à l’entrée.

Les sets

Qu’il est difficile de faire le choix tant les artistes nous ont régalés cette année ! Alors plutôt que de réfléchir en termes de DJ set, analysons l’orientation artistique et les moments forts de cette édition.

Ainsi était le passé – Ferry Corsten presents System F et Marco V (Vinyle set)

Ferry nous a emmené dans un univers unique. C’est comme si nous avions fait un bond dans le temps pour revivre une soirée Trance comme dans les années 1990/2000. Une explosion d’émotions a saisi le public de la mainstage qui s’est enflammé malgré une pluie (presque sainte) qui s’abattait sur lui. La nostalgie s’est emparée des festivaliers, heureux de redécouvir les morceaux de leur jeunesse, ou pour certains d’entendre pour la première fois en live des sons nés avant eux. Dirigée d’une main de maître par un Ferry qui voulait se faire plaisir et nous faire voyager, l’expérience system F était bluffante.

Dans le genre classique et époustouflant, nous ne pouvons pas omettre le set de MarcoV en afterparty du festival. Set réservé à un public restreint (il y a un supplément pour l’after) en intérieur (scène progressive), le BPM est vite monté et MarcoV nous a régalé d’une performance sublime. C’était là encore un retour aux jeunes années de la Trance. Enchaînant ses classiques tels que Simulated avec les intemporels Twisted, The Taste of Summer, Back To hearth, etc… nous avons vécu une expérience club telle qu’elle pouvait être il y a 15 ans. L’ambiance était tout bonnement incroyable pour conclure cette belle journée.

De la sorte est le présent – Andrew Bayer et Above & Beyond

L’enchaînement de l’excellent Andrew Bayer avec Above & Beyond était très fort et à assurer une grande cohérence dans l’enchaînement musical.

Alors pourquoi seraient-ils le son du présent ? Dès que nous sortons du périmètre 138 BPM pour rechercher des sonorités plus actuelles, qui ont su évoluer au fil du temps, notre regard se pose sur Anjunabeats. Le label du trio Above & Beyond continu de progresser et offre une expérience musicale des plus riches. Ils osent mélanger les styles, les univers et mettre à jour leur son quand cela devient nécessaire.

Andrew Bayer nous a montré tous ses talents de producteurs en enchaînant ses propres créations. Il a ainsi créé son univers et a su faire réagir le public tout le long avec cette alternance de mélodies douces et nostalgiques et ses drops violents, très électroniques et complètements fous.

Above & Beyond de leur côté ont assuré un set en deux parties. La première heure plutôt dédiée à leur label avec les meilleures sorties de ces derniers mois mais aussi quelques morceaux à venir. Ils ont ensuite récupéré leur public (qui était déjà largement conquis) pour enchaîner leur bangers du moment : show me love, Red Rocks, Distorded Truth, etc… Nous aurions peut-être aimé entendre un peu plus de classiques de la discographie du trio et pensons qu’ils auraient pu avoir un impact très fort sur le public qui connaît très bien Above & Beyond et qui les aurait suivis dans difficultés.

Tel sera le futur ? Giuseppe Ottaviani

Alors qu’on pensait que l’Italien nous avait montré tout ce qu’il avait dans son chapeau, voici qu’il nous présente un nouvel album : Evolver. Crée à partir de ses lives en grande partie, ce nouvel album montre le niveau de production impressionnant de Giuseppe. La puissance des morceaux, l’engouements qu’ils suscitent et l’impact tant psychologique qu’émotionnel est ahurissant. En présentant uniquement des morceaux instrumentaux le maestro maintient son public tout le long de son set, mais surtout, l’emmène là où il veut. Que ce soit sur des morceaux plus upliftings, tech voir même influencé psy, tout passe avec une grande fluidité et légèreté. Il est clair que Giuseppe réinvente à sa manière la façon d’interpréter un live, de créer sa musique et de développer l’atmosphère qui va avec. Sa prestation a attiré beaucoup de monde et la scène 138 a eu un petit peu de mal à encaissé cette affluence de fans. Il est clair que si Giuseppe revient, la mainstage sera à lui !

Nous pouvons également saluer les belles performances de Jorn Van Deynhoven de retour sur scène après un cancer qui a faillit lui couter la vie il y a tout juste un an. Mention spéciale à Sied Van Riel et Misja Helsloot sur la scène classique. N’oublions pas notre frenchie Matt Fax qui s’est plus que bien défendu après un Ruben de Ronde presque Techno sur la scène progressive !

En conclusion

l’Electronic family nous a régalé par une programmation authentique avec un réel impact. C’est typiquement le genre d’événement qui nous rappelle à quel point la Trance est riche et pourquoi est-ce que nous l’aimons. Oui c’est une grande famille qui se réunit avec ferveur pour un festival qui porte haut les couleurs de ce style. Cette immersion dans l’un des pays qui a le plus participé au développement de la Trance est toujours une expérience riche que nous vivons avec un grand plaisir ! Nul doute que nous serons présents à la prochaine édition, qui plus est, célébrera les 10 ans de l’Electronic Family.