ASOT est une machine, un festival indoor énorme, arrivé à maturité depuis plusieurs années. Il est vrai que la précédente édition nous avait légèrement laissés sur notre faim, en terme de show, par rapport à ce que nous pouvions voir habituellement. Cependant, le line-up y était très soigné et les artistes ne nous avaient pas déçus avec des sets d’une très grande qualité. Comment peut-on améliorer encore un concept qui fait ses preuves depuis ASOT 500 à Den Bosch, en 2011 ? Les équipes de ALDA Events ont-elles réussi à mieux cette année ? La réponse dans notre review, après avoir parcouru les couloirs du Jaarbeurs de long en large samedi dernier.

Une partie des nouveautés de cette édition était indiquée sur le line-up. Beaucoup ont été heureux de retrouver Armin van Buuren pour son très attendu warm-up mais la véritable nouveauté et surprise était la nouvelle scène Progressive organisée par John 00 Fleming. Sur l’ensemble 5 scènes, on y a retrouvé un line-up dense, proposant un éclectisme musical plus fort que jamais.

Un Mainstage éblouissant

Un show toujours plus proche du public. C’est la première remarque que l’on se fait en voyant la scène de cet ASOT 850. Après une édition 2017 visuellement en retrait, Alda à pris le pari d’englober presque entièrement le public dans le mainstage lui-même si on peut dire.
Au final, l’artiste n’était plus noyé derrière une tonne d’écrans LED, de flammes, de barres LED, ou tout autre artifice. Il y avait cette année une estrade, une table DJ non couverte (on pouvait voir les jambes des artistes) et c’est tout ! C’est intrigant, car bien que le show dans sa globalité ne soit plus concentré sur l’artiste, le changement de disposition donne une place encore plus centrale au DJ. L’artiste, avec son public, dans un décor. Une différence avec les années précédentes clairement palpable et ça fait plaisir.

Mais de quoi est composé ce décor , au fait ?
Souvenez-vous de l’édition 2016 : les écrans à LED arrosaient un bon tiers du public, à la verticale, pour un effet renversant. Cette année encore, les écrans s’intégraient à l’arrière de la scène, derrière le DJ mais étaient en plus répartis en demi-cercle autour de la salle. Entre chaque écran, on y trouvait tout l’attirail habituel : lances flammes, CO², strobs et tout un tas d’éclairages divers et variés. Le clou du spectacle était assuré par un prodigieux mécanisme composé de tubes type néon multicolore disposés en ovale. Un système ou les néons pivotaient à la verticale grâce aux moteurs disposés sur chaque extrémité. Grandiose.
Une grande réussite visuelle pour ce Mainstage, peut-être le meilleur que nous ayons vu à ASOT depuis 5 ans.

WAO138

La salle futuriste de la WAO 138 dénotait avec ce Mainstage et proposait un show laser et pyrotechnique démesuré sur toute la largeur du stage. Le DJ booth était tellement haut, on avait l’impression que les artistes étaient aux commandes d’un vaisseau spatial. La salle était très impressionnante, avait une véritable allure de Mainstage.

Psy 

La salle dédiée à la Psy-Trance était très grande elle aussi. Le Mainstage aurait-il volé tous les éléments visuels qui ont fait le charme de la scène Psy-Trance en 2017 ? C’est bien possible. Le stage de cet année s’est retrouvé désossé de tout ce qui le différenciait des autres l’année dernière. Exit le show visuel à 360, les lyres croisées sur les côtés et les lasers… Sans être laid, le show est resté basique et ça nous a fait un peu de peine.

Progressive

“Be in the club” ! La nouvelle scène dont nous avons beaucoup parlé et pour laquelle nous avions beaucoup d’attentes ! Nous avions la crainte qu’annoncée en dernière minute, la scène soit négligée. Des craintes rapidement dissipées en découvrant cette partie du Jaarbeurs. Le stage n’est pas très grand et a une allure de club assumée. Peut-être le souhait de John 00 Fleming de créer une véritable atmosphère intimiste en ces lieux. Résultat : l’éclairage était souvent tamisé. Des écrans LED en faisaient le tour avec des effets visuels minimalistes mais diablement efficaces ! La programmation ne pouvait que rendre fou les fans de Progressive, House comme Trance. Les vétérans Airwave et John OO Fleming mêlés aux petits nouveaux comme Gai Barone ou Spencer Brown, ont assuré et tenu la promesse d’une immersion exceptionnelle. Vu son succès, on parie que l’année prochaine, ce club qui était bien rempli va s’agrandir…

Road to 1000

Comparée à la taille des autres scènes, « la routes des milles » était elle, bien cachée. On y accédait par une porte dérobée, menant à l’étage. La surprise était de mise puisque nous découvrions une scène tellement petite qu’elle se retrouvera à plusieurs reprises inaccessible car complète, ce qui n’arrive normalement que sur le Mainstage pendant le set d’Armin ! Il y faisait forcément très chaud, tout le monde y était comprimé et la décoration ne faisait vraiment pas honneur à ASOT Festival.
Trop petit, trop chaud, trop serrés. Un cocktail d’éléments qui ne nous donnait guère envie de rester profiter des sets pourtant excellents de jeunes talents ou d’artistes beaucoup plus confirmés comme Davey Asprey ou Arkham Knights. C’était d’autant plus incompréhensible lorsqu’on voyait d’immenses espaces libres un peu partout lors de notre progression dans les méandres du Jaarbeurs pour vaguer de scènes en scènes.

D’un point de vue purement sonore, l’équipe de TranceVision est plutôt partagée sur le sujet. Si nous sommes d’accord pour affirmer que le son du Mainstage était vraiment bon, avec masse de rappels judicieusement placés, les autres stages ne nous ont pas tous satisfaits. La scène WAO 138 nous divise encore, avec un son très brouillon pour certains, (trop) puissant et satisfaisant pour d’autres. La scène Psy-Trance, dont le son sonnait bien creux par rapport à 2017 pour Mathieu, ne donne pas le même ressenti pour d’autres. On se retrouve sur la scène Progressive qui démarrait sa première année sur une bonne note, avec un son reglé au poil.

Côté Artistique ça donnait quoi ?

Armin Van Buuren – Warm-up – Mainstage

Très beau warm-up. Des tracks très fines et progressives. Des remixes de classiques comme “Adagio for Strings” ou “Mirage”. Tellement bon d’écouter Armin dans un style plus sombre et progressif. Le Main se remplit au fur et à mesure. La tension monte, tout doucement… Une véritable pépite qu’on ne peut que vous conseiller à la réécoute !

(Re)Découvrez la Warm Up en cliquant ici

Ilan Blustone – Mainstage

La machine à hits d’Anjunabeats ! Un set sans aucune prise de risque avec les morceaux qui ont fait sa renommée. Beaucoup de pistes vocales nous remémorent les morceaux d’Ilan que l’on chante à en perdre la voix dès le début. “Another Love”, “Frozen Ground”, “Bigger Than Love”, etc… Mais l’artiste a aussi présenté quelques IDs bien survoltés, présages de nouveaux morceaux à ne pas louper cette année.

Son set vidéo est disponible en cliquant ici.

Purple Haze – Mainstage

L’un des noms qui en a marqué quelques-uns lors de l’annonce du line-up : Sander Van Doorn sous son alias Purple Haze. Un album exceptionnel l’an dernier ainsi que des lives à couper le souffle, impossible de louper ça ! Et sans surprise c’est énorme ! Un morceau d’intro d’une violence sans nom ouvre le set et retourne le Main en quelques secondes. Les visuels sont désormais présents et complètent le show du DJ. Très abstraits, ils s’adaptent parfaitement à la musique. C’est un enchaînement de titres plus ravageurs les uns que les autres. Les désormais classiques de Purple Haze comme “Kill Kitten” ou “Spectrvm” sonnent mieux que jamais en live et les IDs présentés sont attendus avec impatience. Le set tranche beaucoup avec celui d’Ilan car plus linéaire et Tech-progressif mais aussi plus sombre. La conclusion sur son dernier titre “Light Me Up” est parfaite.

Son set vidéo est disponible en cliquant ici.

Vous pouvez aussi  retrouvez l’interview de Purple Haze par Trancevision lors de la Transmission de Prague en novembre dernier en cliquant ici

Solarstone – WAO 138 ?!

Quel artiste qu’est Solarstone. Une Trance pure et linéaire marquée par des mélodies magiques. L’atmosphère était exceptionnelle. C’est une prestation qui était à contempler. Richard joue avec tant de facilité sa musique, c’est déconcertant ! Tout passe parfaitement : de nulle-part débarque “Take On Me” de A-ha, remixé par Robert Nickson dans une version Trance Uplifting planante qui nous laisse rêveurs. 

Le set de Solarstone est disponible en cliquant ici.

Armin Van Buuren – Mainstage

La première heure de set laisse présomptueux. Elle démarre très bien avec quelques nouveautés comme le remix du classique “Take me Away” par Dave Neven, ou le dernier titre d’Armin en compagnie de Shapov. Ensuite, nsuite on a droit aux mashups et morceaux assez connus du Hollandais qui les joue en boucle : “Fallout”, “Empire of Hearts”, “Heading Up High”…

La tracklist est bonne, cela ne fait pas de doute mais elle aurait besoin d’un petit rafraichissement. On ne peut cependant qu’applaudir la force d’Armin de remplir le Mainstage en quelques minutes et de partager autant d’énergie et de bonne humeur avec son public.

Le set d’Armin est disponible en vidéo dans son intégralité ici.

Airwave – Progressive

Airwave nous propose un set magique. Les productions hypnotiques ont plongé cette petite scène dans un état de Trance monumental. Le temps s’est arrêté durant une heure. Le lien entre le public et Laurent, de son prénom, était très fort. Airwave était ravi derrière ses platines et cette joie s’est répandue à travers le public !

Retrouvez le set d’Airwave sur ce lien.

Gai barone – Progressive

On se souvient de la compilation Bonzai Progressive de Gai Baronne (dont Florian nous parlait ici). Alors, qu’est-ce que le DJ italien peut nous proposer en live et surtout comment tenir le niveau d’intensité et d’émotion délivré par Airwave juste avant ? Challenge réussi ! Le set démarre sur une version exceptionnelle de Sasha, Xpander. Prenant la suite de son prédécesseur, Gai tient parfaitement le rythme et nous baigne dans son univers dark à souhait, se permettant au passage de glisser son remix personnel de Push, Universal Nation. Un régal.

Le set de Gai Barone est à retrouver en cliquant ici.

Gareth Emery – Mainstage 

Gareth part sur un set très moderne et surtout très fourre-tout ! Parmi les morceaux remarquables on notera un remix surpenant de « Sash! Encore Une Fois », ses morceaux “Dynamite”, “Saving Light” et l’indémodable “Concrete Angel”, tout en passant par le classic “Electronic Malfuncktion” de Ton T.B.

On a eu l’occasion de tendre le micro à Gareth juste avant son set. L’interview arrive très bientôt sur la page Facebook de TranceVision.

Et en attendant vous pouvez retrouvez son set en cliquant ici.

Heatbeat B2B Chris Schweizer – WAO 138 ?!

Les argentins jouent ici un set surpuissant, comme prévu. Des mélodies super modernes et des drops destructeurs mettent une sacré intensité. Couplés à des lasers dans tous les sens et un show pyrotechnique bien sympa, ce set efficace est un remède idéal pour les hyperactifs. On peut entendre des IDs bien ravageurs sur lesquels on pourra très certainement mettre un nom dans les semaines à venir durant l’émission ASOT. Le duo prévoit d’autres B2B dans le futur, on les suivra de près !

Vous pouvez retrouver le set en cliquant sur ce lien.

Ben Nicky – Mainstage 

Les jambes commencent à tirer et la scène à se vider, mais Ben Nicky sait capter son public ! Sa recette ? Une Trance classique revisitée à la sauce moderne oscillant entre Psy et Tech-Trance : Above & Beyond, Faithless, Armin Van Buuren, tous y sont passés ! 

Son set est disponible sur ce lien.

 

On vous conseille également de jeter une oreille aux autres sets :

  • Jorn Van Deynhoven

  • John 00 Fleming

  • John Askew

  • John O Callaghan (Armin étant déjà pris, vous l’aurez compris, il faut s’appeler John si on veut percer sur la scène Trance)

 

Les tarifs, l’organisation…

Les Tokens ont fait leur retour ! L’an dernier, rappelons que nous avions une carte de crédit. Pour 20 euros nous avons eu 7.5 tokens (soit 1 token = 2.66 euros, oubliez le Bitcoin et investissez dans le token !) Les boissons restaient plutôt abordables (même si ça va vite) mais la nourriture demeurait encore assez chère. On ne pourra que vous conseille de bien manger avant !

C’est une habitude, les Hollandais ont le secret des évènements à l’organisation impeccable. Résultat : pas d’attente pour accéder au Jaarbeurs, boire ou se restaurer, comme toujours. Les lockers évoluent et pouvaient être réservés en amont afin d’éviter l’attente qui pouvait être longue en caisse.

En route pour les 1000 :

On se dit chaque année qu’on a tout vu d’ASOT, on se rend compte (presque) à chaque fois qu’on a tort. L’époustouflant Mainstage nous prouve qu’ALDA a encore de nouveaux visuels à nous faire découvrir et des idées sous le coude. Véritable surprise de cette édition, la scène Progressive a tenu toutes ses promesses et on exige son grand retour pour 2019. Sur 5 scènes doérénavant, le line-up s’élargit encore et les stages trouvent leurs publics. Encore une fois, les organisateurs parviennent à améliorer ce concept déjà bien rodé depuis maintenant 8 éditions. Seule la scène « Road To 1000 » n’a pas encore trouvé sa place, mais son temps viendra. On a déjà hâte d’être à l’année prochaine et ASOT 1000 approche à grands pas…

Remerciements particuliers à Alda Events pour cette belle nuit et pour leur confiance.

Review co-écrite par Florian Grenier, Aurélien Loison et Mathieu Brochier.