Le milieu de la Trance a donné de belles heures à la culture du pamphlet, en attestent les récentes réactions quant à l’acte « salutaire » de monsieur Gareth Emery, plus discutable sur le plan tactique que son homonyme œuvrant actuellement dans un certain club de notre belle capitale. En ce qui me concerne, je pense qu’il est préférable de tenter de mettre en lumière des artistes qui reviennent à leurs premières amours sans en faire des caisses. On pourrait parler de Sander van Doorn, qui orchestre le retour de Purple Haze en vue de l’événement Istoria en Australie, cependant l’envie me prend de m’exprimer sur le nouvel album du célèbre duo Cosmic Gate, j’ai nommé Materia : Chapter One.
Cosmic Gate, c’est l’histoire de deux gars qu’on a du mal à cerner tant on peut s’attendre à tout. J’ai eu tendance à me montrer très critique envers eux, pour un bon nombre de raisons. Le fait est que Nic Chagall et DJ Bossi ont expérimenté un nombre certain de styles durant leur carrière, de la progressive à la Hard Trance, en passant par des périodes où leurs productions visaient un public plus ou moins pointu.
Avec ce premier chapitre de Materia, les allemands invoquent leurs anciennes inspirations tout en les associant à une silhouette musicale des plus actuelles pour nous offrir un alliage assez éclectique.
L’album commence sans trop se mouiller puisque nous retrouvons Jes, qui a déjà collaboré plusieurs fois avec les artistes, sur le morceau Fall Into You. Globalement, le rendu de ce premier opus estampillé Materia est bon et original, plusieurs morceaux se démarquent :
Tout d’abord, Spectrum est une douce ballade au travers de laquelle l’apport d’Ilan Bluestone se fait sentir au second plan de la musique. Ensuite, avec Edge of Life nous retrouvons un style de morceaux dans les lignes des albums Wake Your Mind voire Start To Feel, avec un vocal qui accompagne assez bien la musique.
Cependant une des productions qui fera le plus d’adeptes sera sans conteste Dynamic, en collaboration avec Ferry Corsten. Nous retrouvons dans cette petite pépite des airs de Carte Blanche sur le lead, mais sa principale force est surtout qu’il revêt un côté décalé et industriel qui fait que les sonorités accrochent l’esprit à l’écoute.
La suite de l’œuvre présente une facette plus deep avec des tons rétro-futuristes mêlés à un style vintage des plus rafraîchissants avec Fight The Feeling qui présente une énergie revigorante tout en mettant en avant des nappes planantes et une identité deep assez présente, am2pm n’est pas en reste avec son style à l’ancienne emprunt de nostalgie.
The Deep End et Fireflies paraissent un peu retrait et plus lisses mais le second se laisse écouter de par son approche douce et mélancolique. Enfin, l’album se clôture en beauté avec Halo qui tire sa force dans son approche Trancy et solennelle.
En définitive, Materia : Chapter One est une belle surprise qui saisira votre curiosité, nous pouvons cependant placer un bémol dans le fait que l’album est constitué de morceaux courts et peu nombreux.