L’O2 Arena était cette année encore investie par les amateurs de Trance pour la 14ème édition tchèque de la Transmission. La promesse d’un show encore plus impressionnant que les précédents a été largement tenue, malgré le thème « The Spirit of the Warrior », un peu plus sujet à débat.

Nous étions donc aux portes de l’O2 Arena, à Prague, vers 21 heures ce samedi 25 novembre, heureux de revenir après deux éditions en 2013 et 2015 pour ma part, alors que Dorian et Manuel faisaient leur première édition. Impatients de pénétrer les lieux, notre entrée s’effectue rapidement, nous sommes devant la majestueuse scène qui s’offre à nous. On devine le spectacle qui nous attend tout à l’heure alors que Thomas Coastline prend soin du warm-up. Pas le temps de profiter du son pour le moment, plusieurs interviews nous attendent.

 

Beaucoup d’attente à l’entrée

Juste une idée…

À l’entrée du festival, la situation est délicate. Dans l’équipe de TranceVision, Aurélien et Elodie ont choisi de vivre l’expérience en tant que festivalier et non en presse. Eux aussi arrivent à 21 heures mais leur attente est épuisante. Ils passent le contrôle ticket à 22h20 et descendent du vestiaire à 22h50, peut-être la faute à une sécurité plus accrue. Dans la file d’attente, aucune information n’est donnée et les festivaliers s’impatientent. Bien que l’organisateur précise sur tous ses supports que le ticket Paylogic doit être échangé avec un autre ticket à l’entrée pour accéder dans l’enceinte de l’O2, on constate sur le terrain qu’une minorité de personnes « oublient » de faire cet échange. Pour Aurélien qui entame sa 6ème édition cette année, le problème n’est pas nouveau : des dizaines de personnes font la queue avec leur ticket Paylogic et se retrouvent refoulées lors du contrôle. Une pratique qui fait perdre à chaque fois plusieurs longues minutes pour ceux qui attendent derrière.
Une signalétique sur place serait appréciable pour indiquer que l’échange s’effectue sur le côté (une banderole au dessus des portes de l’O², ou un affichage LED par exemple).
Au vestiaire, le tarif est très correct, 2€ ou 50 couronnes par article. Pour un casier, c’est 10€ + 5€ de caution (pour environ 4 manteaux).
Au bar, les tarifs sont généreux, moins de 2 euros pour un Coca 50cl, environ 2,35€ pour une bière de 40cl. Imbattable! Nous n’avons pas eu l’occasion de tester la nourriture mais vu de loin, le choix semblait large.

Côté VIP, outre la vue imprenable sur le show, c’est une ambiance chic et décontractée que l’on retrouve avec notamment la présence des sublimes filles du Goldfingers, célèbre club de striptease a Prague, qui ont fait tourner la tête à plus d’un homme ce soir !

 

Elle est longue à se lancer, mais une fois la machine en marche, plus rien ne l’arrête !

Le premier set que nous entendons est celui de Super8 & Tab, à tendance très Armada et Electro-Trance. Une playlist efficace avec une petite sucrerie surprenante de la part du duo qui joue la collaboration entre Vini Vici et W&W, Chakra, en fin de set.

 

 

He’s BACK !

Purple Haze est relativement attendu. Sander van Doorn qui retourne à la Trance, forcément ça fait du bruit et beaucoup veulent savoir si Sander va prendre son public pour des jambons ou s’il va les honorer ! C’est avec une immense joie que nous pouvons vous répondre que Sander is back to Trance ! Avec un set progressif à souhait, nous vivons quelque-chose d’absolument fou.
Danser ? Difficile, le set se prête plus à la contemplation, pas de quoi sauter dans tous les sens, mais de quoi bouger légèrement sur place. Le peu de fois où le son part vraiment, on est juste cloués sur place par le show visuel impitoyable qui se présente à nous.

Le set de Purple Haze est visuellement inspiré de la Grèce antique.

Purple Haze nous fait terriblement plaisir avec des classics comme Electronic Malfunction de Dj Ton T.B. ou encore le super classic pop ‘Zombie’ sauce Hardstyle en closing ! Un régal.

 

Musique et politique, le mélange maladroit de Dakota ?

C’est sans doute la prestation la plus attendue de la soirée : Markus Schulz arrive sur scène sous son alias Dakota. The Nine Skies, c’est un set d’une heure découpé en neuf chapitres et autant d’atmosphères et ambiances. La narration ne déçoit pas tant l’introduction de chaque chapitre est soignée. Mais plus on avance dans le set, plus on découvre un aspect engagé voir même politique assumé avec des citations et des visages de plusieurs personnages emblématiques tels que Martin Luther King, Mohamed Ali, Albert Einstein, le Dalai Lama, Nelson Mandela, John Lennon, JF Kenndy, Mère Thérésa…

C’est surtout lorsque le visage de Donald Trump apparaît dans une vidéo où nous voyons ce dernier prêter serment que l’on constate une vive réaction de la part d’un public consterné. Le feed Facebook du live n’est pas en reste. La suite confirme la volonté de délivrer un message. On peut voir entre autres, le poing de la résistance, des M16 (fusils d’assaut américains), le marteau du communisme, le bouclier rouge du nazisme, l’étoile américaine… Tout semble se mélanger et le message nous apparaît comme confus. Beaucoup dénoncent l’aspect militant et inhabituel du set. Pourtant, il n’y a que l’EDM qui reste plutôt hermétique aux messages politiques quand d’autres styles musicaux en sont baignés. Est-ce la fin d’une exception ?

D’autres images comme le signe des illuminatis, des corps à l’allure sensuelle ou des images de la nature rendent ce storytelling confus malgré une démarche honorable.

Musicalement, le set est d’une grande qualité : rythmé, plaisant, puissant. Pour les oreilles, The Nine Skies est un vrai plaisir. Dakota clôturera son set avec l’anthem Transmission de cette année : « The Spirit Of The Warrior ».

 

The Ceremony Of The Warriors

Evidemment, le show light toujours synchronisé avec perfection grâce à l’excellent travail de Vision Impossible, est impressionnant mais le Transmix était réputé pour nous faire rêver le temps d’une rétrospective de nos morceaux préférés. La Psy domine cette année. Musicalement agressive et sans grande nostalgie, cette cérémonie aux faux airs de Transmix déçoit.
Pire encore : après les problèmes techniques des feux d’artifices en début de mix (nous en parlons plus loin dans cette review), c’est un sentiment d’angoisse et d’oppression qui s’empare de nous à chaque nouvel effet pyrotechnique que vous imaginerez surement nombreux dans un tel show.
Résultat : c’est une libération lorsque cette cérémonie touche à sa fin pour laisser place à Gouryella.

 

Gouryella 2.0 : Inédit ou déjà diffusé ?

Gouryella fait à son tour un set qui nous plaît beaucoup, mais on s’attendait à une belle évolution du show avec l’appellation Gouryella 2.0. Visuellement, c’est une solide impression de déjà-vu qui domine.
Pour résumer notre sentiment, c’est un peu comme aller voir le Seigneur des Anneaux au cinéma, puis le regarder 1 an plus tard en version longue chez soi : Vous prenez toujours autant de plaisir à voir le film bien que déjà vu et les 30 minutes de film en plus restent anecdotiques.
C’est la même chose pour Gouryella 2.0. L’an dernier, le set durait 30 minutes. Cette fois, il durait une heure mais en reprenant tout des 30 minutes de l’an dernier plus quelques nouveaux morceaux.

 

Aly & Fila

Les échos que nous avons pu lire immédiatement après le festival laissaient paraitre que pour beaucoup, la soirée a vraiment débuté avec le set de Aly & Fila, plus énergique et dynamique que les précédents. Il ne nous marque pas spécialement, mais ne le nions pas, c’est plaisant !

 

Simon Patterson, l’homme de notre nuit

Tout comme mes compagnons du week-end, c’était le Monsieur que j’attendais le plus. Simon Patterson est réellement l’un des acteurs de la fusion entre Psy-Trance et Trance et son set s’en ressent dans un savant mélange de Tech-Uplifting et Psy-Trance. Une pépite sublimée par des classiques comme sa production « Us » qui est toujours un grand moment d’émotion à chaque soirée où elle résonne, le rework psyché fait par Sean Tyas de « Arksun, Arisen » ou encore l’incroyable « Evoke » que Simon a réalisé avec Magnus. Véritable coup de cœur de la soirée pour nous, son set une bénédiction du dieu Trance.

« Psymon » offre un set plus éclatant que jamais !

Coming Soon!!!

Closing démentiel pour le duo Coming Soon de nouveau amputé de moitié puisque Dui était comme pour la TimeLab à Paris, seul pour le show. Ça ne l’empêche pas de nous vider du peu d’énergie qu’il nous reste à cette heure avancée de la nuit. Les tranceux sont encore nombreux dans la salle pour ce set de clôture. On note quelques morceaux étonnamment plus trancy que Psy-Trance, comme un remix intriguant et vraiment excellent de « Adagio For Strings ». Coming Soon fait le taf et termine notre nuit en beauté.

 

Un show visuel au plus proche du public

C’est presque une honte que le paragraphe sur le spectacle audio et visuel qui s’offrait à nous soit en dernier dans notre review, tant c’est l’élément clé qui fait le succès de Transmission depuis maintenant 11 ans. Cette année encore, le show light se plaçait un grand cran au-dessus de celui de l’année dernière. Des lumières dans tous les sens, des lasers à s’en griller la rétine et des écrans démesurés.

Evidemment, personne n’est passé à côté de l’échec pyrotechnique qui a plombé la soirée. Des fusées ont atterri dans la foule, touchant de manière très superficielle quelques personnes. Fort heureusement, aucun blessé grave n’est à signaler. Certains sont cependant bons pour une nouvelle coupe de cheveux aux frais de Transmission. Bien que ce soit la première fois que cela arrivait pour l’organisateur, celui-ci à réagit aussitôt en proposant un dédommagement à toutes personnes touchées par cet incident. Les plus gros dégâts sont sur le net avec le petit « bad buzz » que cette agitation a créé. C’était une erreur, mais les organisateurs corrigeront forcément le tir l’année prochaine, ne leur en tenons pas rigueur.

Notons également des danseuses qui restent anecdotiques pour un tel festival.

Enfin, le son était au top avec une installation Funktion One toujours aussi solide.

 

Remercions United Music pour ce beau festival qu’est Transmission et pour nous avoir permis d’y assister et d’interviewer de nombreux artistes. Un grand merci à la production et en particulier à Markéta et Andréas pour leur écoute et leur aide tout au long de la nuit.

Les interviews arrivent vite sur le site et on vous prépare également une vidéo ou nous partons à la rencontre des festivaliers. Stay tuned !

 

Crédit photo : Petr Klapper, Pavel Kral, Photokandi & Milan Vrzal